A l'occasion de sa venue aux Bernardins le 8 novembre prochain pour une conférence sur la liberté pour aimer avec Rémi Brague, don Mariano Fazio a accepté de se prêter au jeu des questions réponses.

Le thème de la conférence est La liberté pour aimer ! C'est en partie le titre de votre dernier livre publié en français : La liberté pour aimer à travers les classiques. La liberté et l'amour sont donc indissociables ?  

Mariano Fazio : Je pense que pour bien comprendre la liberté, il faut se poser la question : pourquoi suis-je libre ? L'expérience humaine nous dit que notre cœur est fait pour aimer. Cette affirmation fait également partie de la révélation chrétienne. Et pour aimer, il faut être libre : personne ne peut m'imposer l'amour. Il y a donc une relation essentielle entre la liberté et l'amour : j'ai été créé libre pour aimer, et l'amour est la manifestation ultime de la liberté.  

Qu'est-ce qui vous inspire à Paris, et aux Bernardins en particulier ?  

Mariano Fazio : Pour moi, Paris est LA ville par excellence. Dès la première fois que j'y suis allé, en 1978, alors que je n'avais que dix-huit ans, je suis tombé amoureux de cette ville. Je dois avouer que lorsque j'y suis, je suis émerveillé. C'est très difficile à expliquer, mais je suis particulièrement ému par sa beauté, son élégance, son harmonie. Et aussi pour son histoire. Les Bernardins me ramènent au Paris médiéval où, entre autres, saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure ont étudié et enseigné. Déjà à l'époque, Paris était la ville lumière, qui a éclairé tant d'esprits à la recherche de la vérité. Une autre source d'inspiration est bien sûr le souvenir de Benoît XVI et de son merveilleux discours, qui a été une grande bouffée d'air frais européen.

D'un point de vue plus personnel, nous savons que vous parlez parfaitement le français, car nous vous avons entendu à plusieurs reprises vous exprimer dans la langue de Molière. Comment et pourquoi êtes-vous tombé amoureux de cette langue ?

Mariano Fazio : Mon père était amoureux de la France et m'a offert des cours de français à l'Alliance française de Buenos Aires, en Argentine. J'ai toujours eu une très bonne relation avec mon père, car nous partagions des goûts et des intérêts culturels, et je lui suis très reconnaissant de m'avoir invité à apprendre le français. J'aimerais pouvoir parler parfaitement la langue de Molière : je fais ce que je peux et j'essaie de lire beaucoup dans cette langue pour ne pas la perdre. Il me semble que la culture française est l'une des rares cultures à avoir une dimension universelle évidente. Entrer dans sa langue, c'est s'ouvrir à un monde d'une incroyable richesse. Non seulement dans les pays francophones, mais aussi dans toutes les dimensions du savoir humain.