
Veniceland est votre premier roman. Pourquoi avoir été attiré par ce genre littéraire pour parler de surtourisme ?
Parce que j’avais besoin de la liberté du roman et de sa capacité à susciter l’émotion pour emmener le lecteur là où je voulais aller : au cœur du mystère de la beauté de Venise. Pourquoi fascine-t-elle tant ? Peut-être parce qu’elle est la rencontre la plus accomplie entre la splendeur de la nature et le génie bâtisseur de l’homme. Plutôt que d’écrire un essai aride, j’ai préféré raconter une histoire. Nous avons tous tant besoin d’évasion…
Qu’avez-vous envie de transmettre à travers ce roman policier et philosophique ?
L’idée que la beauté n’est peut-être pas immortelle. L’homme est capable de faire des choses magnifiques, mais il est aussi très destructeur. Venise est un trésor de l’humanité. Un trésor que nous risquons de perdre si nous ne prenons pas conscience de nos excès. On parle beaucoup, avec raison, de la disparition de la planète, mais il n’y a pas qu’elle qui est en danger.
Face au tourisme de masse, on sent gronder la révolte. Comment protéger notre patrimoine tout en continuant à le valoriser ?
Je pense qu’il est urgent de réfléchir à notre rapport au tourisme, comme nous le faisons dans tous les domaines de consommation. L’enjeu consiste à faire en sorte que chacun puisse découvrir l’infinie beauté de notre planète sans l’abîmer. C’est l’un des grands défis du siècle. Je n’ai pas de réponse magique, mais poser la question, accepter d’y réfléchir, c’est déjà avancer. Je suis confiante, on y arrivera.